Bien préparer un rapport anal

Bien préparer un rapport anal

Écrit par : Céline

|

|

Temps de lecture 5 min

Jouer à deux, c’est avoir la possibilité de varier les plaisirs, d’essayer de nouvelles choses ou de (re)découvrir certaines sensations. La stimulation anale fait partie de cet éventail d’options qui s’offrent à nous et à notre partenaire. Et contrairement aux idées reçues, elle peut procurer des orgasmes très intenses. Mais avant de se lancer, il faut savoir qu’un rapport anal se prépare. C’est parti pour un partage d’astuces pour vous aider à vous lancer en toute sérénité !


Parlez de vos envies et de vos craintes 


Avec la libération sexuelle des dernières décennies, on parle plus facilement de ce que l’on tente sous la couette. Bye bye les tabous qui commencent doucement à s’estomper. Les langues se délient et beaucoup prennent la parole à ce sujet.


Résultat des courses, comme on sait ce qu’il se passe chez le voisin, on compare sa sexualité avec celle des autres. On peut même aller jusqu’à tenter des expériences qui ne nous attirent pas plus que ça pour se sentir dans la norme.


On ne le rappellera jamais assez, tout est histoire d’envie et de consentement ! Ce n’est pas parce que beaucoup de personnes dans votre entourage pratiquent la sodomie, que vous devez forcément tester si vous n’en avez pas envie.


Une des raisons pour lesquelles on n’ose pas se lancer, en dehors du fait que ça ne nous attire pas du tout, sont les craintes que l’on peut avoir. Alors on n’hésite pas à parler avec son·sa partenaire, pour se mettre en confiance il n’y a pas mieux !


On prépare son corps mais aussi sa tête !


Je vous propose de passer en revue les angoisses et idées reçues les plus courantes quant il s’agit de rapport anal :

  • Il va forcément y avoir des traces et ça me bloque

Votre rectum est prévu pour éliminer ce dont votre corps n’a pas besoin. Il y a donc effectivement une possibilité que vous retrouviez des résidus sur le sexe de votre partenaire, sur son doigt, ou sur les draps... Et je vous rassure, il n’y a pas mort d’homme ! Une douche, une bonne lessive et ni vu ni connu ! Ne soyez pas gêné·e, votre partenaire sait très bien à quoi s’attendre s’il s’aventure à ce niveau là. Mais si l’idée vous mortifie, vous avez toujours l’option du lavement anal. 



Comment ça fonctionne ? C’est très simple, on attrape sa poire de lavement au vol, on la remplit d’eau tiède, puis on file sous la douche :


  • Insérez délicatement l’embout dans votre anus après avoir appliqué du lubrifiant . Si ça bloque, ne forcez pas, vous risqueriez de vous blesser. Réessayez plus tard, vous n’êtes sûrement pas encore prêt·e sur le plan psychologique !
  • Pressez pour déverser le contenu dans votre rectum. On exerce une pression continue, pas comme si vous jouiez avec une balle anti-stress, vous risquez d’aspirer des sécrétions dans la poire, et d’y laisser des bactéries que vous risquez de réintroduire dans votre anus la fois suivante, et bonjour les infections !
  • Contractez pour maintenir l’eau, patientez quelques minutes et direction les toilettes pour expulser. À vous le rectum tout clean et sans résidus pour jouer en toute sérénité !

Précisions qui s’imposent, on n’utilise jamais autre chose que de l’eau dans sa poire à lavement. Pas de savon, de produit ou d’extrait de plante, c’est la garantie de détruire sa flore intestinale.


On ne fait pas non plus de lavement 5 fois par semaine. Si on pratique le lavement de manière répétée, la flore intestinale en prend un coup, même en utilisant uniquement de l’eau et vous risqueriez de perdre le réflexe défécatoire.


  • Je vais forcément avoir mal

Si vous vous préparez correctement, que vous êtes à l’aise avec l’idée d’essayer et que vous avez confiance en votre partenaire, il n’y a pas de raison de souffrir. Et petite astuce bonus, c’est plus simple pour une première tentative de s’y pencher juste après un orgasme ! Vous serez détendu·e, merci la dopamine, alias l’hormone du plaisir, et ce sera nettement plus simple et agréable pour vous.


Votre partenaire peut commencer par des caresses avec le doigt pour vous familiariser aux sensations au niveau de l’anus. Iel peut également pratiquer un anulingus si vous êtes à l’aise avec l’idée. L’action de la langue peut aider les sphincters à se détendre !


Si vous avez besoin d'un coup de pouce pour vous détendre, optez pour un décontractant anal qui vous garantira un léger effet anesthésiant et vous permettra de franchir les étapes suivantes plus sereinement. 




Vous vous en sortez comme un·e chef·fe et les sensations sont plutôt cool ? Vous pouvez opter pour un plug anal qui vous permettra de faire une transition en douceur entre la taille du doigt de votre partenaire et celle de son sexe. Libre à vous de tester ensuite ou non, une pénétration !



  • J’ai peur de rester coincé·e

Si l’étape de la préparation (expliquée juste au dessus) est correctement respectée, il y a vraiment très très peu de risques que cela se produise !

Restez dans la communication, à la moindre sensation désagréable ou petite douleur, signalez-le à votre partenaire. Trois options s’offrent alors à vous :

  • Ralentir le rythme, un va-et-vient trop rapide peut être difficile à supporter lors d’un premier essai
  • Changer de position, l’angle de pénétration exerce peut-être trop de pression sur votre paroi anal, optez pour quelque chose qui permet plus de délicatesse
  • Arrêter le rapport anal, sous de vifs applaudissement parce que vous l’avez fait, c’est une première et ça se respecte. Vous aurez tout le temps de retenter l’expérience plus tard.



  • Au moins je suis sûr·e de ne pas attraper d’IST

Queneni ! Les Infections Sexuellement Transmissibles ne concernent pas uniquement les pénétrations vaginales. Dès lors que des muqueuses entrent en contact au cours d’un rapport non protégé, vous êtes exposé·e au risque de contracter une IST. Dans le cas d’un rapport anal, la muqueuse du gland entre en contact avec la paroi anale, il est donc tout à fait possible qu’une contamination se produise. Vous ne vous êtes pas fait dépisté·e depuis un moment ? Dans le doute, mieux vaut utiliser un préservatif pour jouer en toute sécurité !


  • “Un rapport anal va le·la rendre fou·lle, il va être hors de contrôle”

Tout est question de communication ! Si vous vous parlez en toute franchise, il ne devrait y avoir aucun problème de ce côté là. Le rythme est trop rapide, vous ressentez une sensation désagréable ou douloureuse, ou vous voulez simplement arrêter... Dites le. Rester à l’écoute pendant que l’on joue c’est possible ! Il suffit simplement d’expliquer que vous avez quelques appréhensions et que vous voulez le faire à votre rythme et selon vos règles.


Petit rappel, dans l’excitation du moment, on peut être tenté·e de basculer d’un rapport anal à un rapport vaginal. C’est LA mauvaise idée ! Les bactéries présentes dans l’anus peuvent créer tout un tas de désagréments si elles entrent en contact avec les muqueuses vaginales. On peut opter pour un passage à la douche avant de continuer ou pour un préservatif que l’on change avant d’envisager une pénétration vaginale.




Allez en route vers de nouveaux plaisirs, l’esprit soulagé et avec moulte astuces sous le bras pour bien se préparer. N’oubliez pas, il ne faut jamais se sentir obligé·e de faire quoi que ce soit qui ne fait pas envie ! Si vous en avez envie, lancez-vous et essayez; si ce n’est pas le cas, ce ne sont pas les alternatives pour jouer qui manquent 😜


Céline

Céline


Hello, moi c'est Céline ! Je suis sexologue et rédactrice pour Passage du Désir. Titulaire d'un DIU Sexologie, médecine sexuelle et sexothérapie, je vous partage une multitude de tips pour pimenter vos moments à deux ou en solo et vous guider vers une séxualité épanouie. 💜